L'actualité mondiale Un regard humain

L’ONU lance sa première stratégie de sécurité routière pour son personnel

La première stratégie de sécurité routière à l'échelle de l'ONU a été lancée le 28 février à Genève et à New York.
ONU Info
La première stratégie de sécurité routière à l'échelle de l'ONU a été lancée le 28 février à Genève et à New York.

L’ONU lance sa première stratégie de sécurité routière pour son personnel

Développement durable (ODD)

L’ONU a dévoilé jeudi à New York sa première stratégie de sécurité routière pour son personnel et l’ensemble du système des Nations Unies.

Chaque année, près de 1,3 million de personnes sont tuées dans un accident de la route, soit près de 3.000 individus par jour. Des accidents meurtriers qui touchent également les Nations Unies. Ces deux dernières années, 30 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route ayant impliqué un véhicule onusien.

« Les accidents de la route sont la première cause de mortalité au sein du personnel de l’ONU », a déclaré l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt, dans un entretien accordé à ONU Info. Selon lui, cette stratégie va permettre d’« endiguer ce fléau » des accidents de la route au sein du système des Nations Unies.

Lancée à l’initiative du Département de la sécurité et de la sûreté de l’ONU (UNDSS), la stratégie consiste à faire de la sécurité routière une priorité du personnel onusien.

Présent à New York pour le lancement de cette stratégie, l’ancien pilote de rallye et directeur d’écurie de sport automobile a expliqué que l’initiative vise à réduire de moitié d’ici 2020 les décès occasionnés par les accidents de la route impliquant du personnel et des véhicules de l’ONU.

Jean Todt a souligné que la sécurité routière constitue avant tout un Objectif de développement durable (ODD), rappelant que l’objectif 3.6 vise à réduire de 50% le nombre de victimes d’accidents de la route d’ici 2020. « On sait malheureusement que cet objectif ne sera pas atteint mais en ce qui concerne le personnel de l’ONU, il est tout à fait réalisable », a dit celui qui est également Président de la Fédération internationale automobile (FIA).

L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt (archives).
Photo : ONU/Violaine Martin
L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt (archives).

Mieux former le personnel onusien à la sécurité routière

Selon Jean Todt, il est indispensable de mieux former le personnel onusien à la sécurité routière dans les différents pays ou l’Organisation est présente. Pour celui qui a mené l’écurie Ferrari et son pilote Michael Schumacher à cinq titres consécutifs (de 2000 à 2004) de champion du monde de Formule 1, la sécurité routière repose sur le respect de règles simples : « mettre sa ceinture, porter un casque sur un deux roues, respecter la vitesse maximale, ne pas boire de l’alcool avant de prendre le volant, ne pas utiliser son téléphone en conduisant ».

« Ce sont des règles faciles à respecter. Si elles étaient respectées par les utilisateurs de la route dans le monde, cela permettrait de diminuer considérablement le nombre de victimes », a-t-il souligné.

Pour Jean Todt, le lancement d’une stratégie de sécurité routière propre à l’ONU est salutaire en matière de sensibilisation. « Elle va permettre de parler de sécurité routière au sein des Nations Unies et de son personnel, et de montrer l’exemple », a-t-il dit.

Pour l’envoyé de l’ONU, le nombre important d’accidents mortels impliquant des véhicules des Nations Unies s’expliquent par un manque de formation et de suivi des règlementations, « et peut-être par de mauvaises habitudes »

« Je vous donne l’exemple de pilotes d’avions qui font souvent plusieurs fois chaque jour le même trajet. Et bien il y a le respect d’une checklist, avant le décollage, pendant le vol, et au moment de l’atterrissage. Ça s’appelle de la discipline, de la rigueur ». Des qualités qui sont fondamentales et doivent demeurer la norme au sein du personnel onusien.

Jean Todt estime que l’ONU dispose d’une flotte de véhicules sûrs et modernes. « Mais il y a peut-être parfois un certain laxisme » parmi les conducteurs, a-t-il relevé. « Le personnel onusien sert souvent dans des pays où il y a une mauvaise application, un mauvais suivi des règles sur les routes. Donc ça fait prendre de mauvaises habitudes ».

L’envoyé reconnait que les employés de l’ONU sont souvent amenés à travailler dans un environnement complexe qui ne facilite pas la conduite de véhicules. Selon lui, la stratégie appelle le personnel onusien à tenir compte de l’environnement dans lequel il évolue et à redoubler d’attention afin de pouvoir anticiper tous les mauvais mouvements extérieurs, « que ce soit les piétons, les cyclistes, les motocyclistes, les conducteurs de véhicules à quatre roues ou les animaux ».